L’IRM fonctionnelle et la place des émotions chez les patientes souffrant de CNEP (Crises Non Epileptiques Psychogènes)

L’étude EMOCRISES (vécu ÉMOtionnel chez les patientes souffrant de CRISES non épileptiques psychogènes) est un projet financé en 2015 (Jeunes Chercheurs), mené au CHRU de Nancy, et qui porte sur la compréhension des mécanismes physiopathologiques des CNEP.

 

Contexte : une maladie fréquente, handicapante, coûteuse et peu connue

Les crises non épileptiques psychogènes (CNEP) sont une modification du comportement (modification de la conscience et/ou des mouvements et/ou des sensations) soudaine et paroxystique (c’est-à-dire limitée dans le temps avec un début et une fin assez nets). C’est une pathologie fréquente (5/100000 par an), touchant préférentiellement les femmes (75%). 

Les CNEP sont très souvent confondues avec des crises d’épilepsie auxquelles elles ressemblent beaucoup, impliquant un retard diagnostic d’environ 7 ans.

Bien que d’origine psychologique, les crises psychogènes sont bien réelles et affectent le fonctionnement du cerveau de la personne. Elles ont un fort impact en termes de qualité de vie et peuvent être la source d’un véritable handicap pour le patient.

Il existe de fortes perturbations émotionnelles chez les personnes souffrant de CNEP. Ces personnes ont souvent du mal à identifier, verbaliser (exprimer), réguler leurs émotions et ont parfois tendance à les fuir ou à lutter contre.

A l’heure actuelle aucun traitement médicamenteux n’a prouvé son efficacité sur les CNEP. Il n’existe pas de consensus sur leur prise en charge thérapeutique. La mauvaise connaissance des mécanismes neuropsychologiques des CNEP ne favorise pas l’émergence d’essais thérapeutiques spécifiques. Pourtant ces patients pourraient bénéficier de techniques innovantes du type de neuromodulation (type rTMS). Pour cela, la connaissance des mécanismes neuropsychologiques des CNEP, afin de pouvoir cibler au mieux les structures cérébrales atteintes, est primordiale.

Pour plus d’informations sur la prise en charge des CNEP au CHRU de Nancy vous pouvez vous rendre sur cette page CHRU Nancy – Centre de référence des Épilepsies Rares section « Consultations » ou bien appeler le service ACT N’PSY au 03 83 85 24 57.

 

Une solution ? Utiliser l’IRMf pour comprendre les mécanismes impliqués dans le déclenchement des crises

Dans le cadre de ce travail, nous souhaitons explorer les mécanismes physiopathologiques précis des CNEP et notamment préciser l’altération des mécanismes du vécu émotionnel. Pour cela, une IRM fonctionnelle est réalisée pendant laquelle des tâches à contenu émotionnel sont effectuées. Notre hypothèse est qu’il existe chez les patients souffrant de

CNEP, lors des tâches émotionnelles, d’une part une hyperactivité du système limbique témoin d’un vécu émotionnel pathologique, et d’autre part une inhibition/hypoactivité des structures responsables du contrôle moteur et/ou de la conscience facilitant l’émergence des CNEP.

 

Comment s’organise l’étude ?

Il est prévu d’inclure 75 participantes au CHRU de Nancy, réparties en trois groupes d’inclusion :

  • 25 dans le groupe CNEP
  • 25 dans le groupe TSPT (Trouble de Stress Post-Traumatique) – pathologie proche des CNEP
  • 25 dans le groupe Témoins sains.

Pour une compréhension optimale des mécanismes impliqués, les participantes sont comparées entre elles en fonction de leur âge et de leur niveau d’étude.

Cette étude est coordonnée par le CIC-IT de Nancy, et se déroule selon le schéma suivant :

 

L’objectif final : mettre en place une thérapeutique pour les patients CNEP

La compréhension des mécanismes physiopathologiques des CNEP est une étape indispensable à la mise en place d’une thérapeutique par neuromodulation, peu coûteuse et efficace, qui constituerait une véritable avancée en santé publique.

 

Plus d’informations :