Le Prolapsus Valvulaire Mitral

L’étude STAMP (Déterminants tissulaires du substrat arythmogène dans le prolapsus valvulaire mitral) est un projet financé en 2015 (Jeunes Chercheurs – GIRCI Est), mené au CHRU de Nancy, et qui porte sur les patients atteints de Prolapsus Valvulaire Mitral (PVM).


Contexte : des recommandations de suivi insuffisantes

Le Prolapsus Valvulaire Mitral (PVM) est une atteinte de la valve mitrale dont la prévalence est de 2-3% dans la population générale. Cette atteinte considérée bénigne peut évoluer vers une fuite mitrale d’intensité variable ou des complications rythmiques. Les symptômes rythmiques peuvent aller de simples extrasystoles isolées jusqu’à des arythmies ventriculaires graves causes de mort subite. Seuls les patients avec une fuite mitrale bénéficieront d’un suivi rapproché.  Les recommandations actuelles ne définissent pas la prise en charge ou le suivi à proposer aux patients avec un prolapsus sans fuite associée ou aux patients avec fuite mais présentant une extrasystolie ventriculaire importante voire un trouble du rythme ventriculaire grave ou ayant présenté une mort subite récupérée.

 

Une solution ? Caractériser dans un premier temps à la fois l’atteinte rythmique et tissulaire myocardique de ces patients

Cette étude prospective propose de réaliser systématiquement, chez les patients avec PVM :

  • Une exploration en imagerie optimisée: échocardiographie et IRM avec injection de contraste pour caractériser le tissu myocardique (analyse des contraintes, contenu en fibrose),
  • Une exploration en rythmologie complète: Holter-ECG et épreuve d’effort pour attester des troubles du rythme ventriculaire,
  • Un suivi longitudinal de l’évolution du patient (de 12 à 60 mois) : recueil de données habituellement collectées en routine.

Nous faisons l’hypothèse que les complications rythmiques des patients avec PVM résulteraient d’une atteinte myocardique statique (fibrose tissulaire) et/ou dynamique (altération du profil de déformation pariétal), indépendamment de la fuite mitrale.
La mise en évidence de déterminants tissulaires qui pourraient induire des complications rythmiques chez les patients justifierait d’accroître la surveillance de ces patients.

 

Comment s’organise l’étude ?

Il est prévu d’inclure 230 patients au CHRU de Nancy, répartis en quatre groupes d’inclusion :

  • Groupe A : PVM sans fuite mitrale associée ;
  • Groupe B : PVM avec fuite mitrale minime ;
  • Groupe C : PVM avec fuite mitrale modérée ou moyenne, patient asymptomatique ;
  • Groupe D : PVM avec fuite mitrale sévère ou patient symptomatique.

Cette étude est coordonnée par le CIC-IT de Nancy.

 

L’objectif final : modifier les recommandations de prise en charge des patients

La mise en évidence de nouveaux déterminants tissulaires permettrait de modifier la stratégie de prise en charge et la surveillance des patients, notamment ceux sans insuffisance mitrale associée au PVM.
Ainsi, les patients présentant un PVM avec mise en évidence de troubles du rythme ventriculaire et notamment ceux avec fibrose identifiée, catégorie de patients habituellement non suivie, pourrait bénéficier d’un suivi davantage adapté.
Pour les patients avec un trouble du rythme mais sans fibrose, il serait possible d’envisager une modification des pratiques actuelles, ce qui n’est actuellement pas défini dans les recommandations internationales.

Plus d’informations sur ClinicalTrials.gov (NCT02879825)